L’agriculture au coeur du sommet Union africaine-Union européenne
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1 décembre 2017Si l’image d’une Afrique pauvre et affamée est trop souvent relayée de manière caricaturale dans les médias, la lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire restent des enjeux d’actualité pour le continent.
Selon le Programme des nations unies pour le développement (PNUD), plus de la moitié de la population africaine est en situation de pauvreté multidimensionnelle et une personne sur quatre en Afrique subsaharienne est sous-alimentée. Incapable de nourrir ses citoyens, l’Afrique importait encore en 2016 des denrées alimentaires pour près de 30 milliards de dollars.
Et cette facture risque d’augmenter si l’Afrique n’augmente pas ses capacités de production agricole. Avec son incroyable croissance démographique, cette facture pourrait en effet passer à 110 milliards de dollars d’ici 2025 selon la Banque africaine de développement.
Afin que ce dividende démographique ne devienne pas une bombe à retardement, l’Afrique doit transformer son agriculture pour qu’elle devienne plus productive et durable et fournisse des emplois à des millions de jeunes en quête d’opportunités professionnelles.
De nombreuses études ont démontré que l’agriculture avait des atouts particuliers pour lutter contre la pauvreté. La croissance économique due à l’agriculture est deux fois plus efficace à l’égard de la moitié des plus pauvres d’un pays que les autres secteurs. Surtout, c’est un secteur dont les emplois se concentrent en zones rurales, qui sont souvent les plus touchées par la pauvreté.
D’après une étude conjointe de la FAO et du CIRAD, c’est près de 320 millions de jeunes qui arriveront sur le marché du travail d’ici 2030, dont 280 millions en zones rurales. Développer une agriculture compétitive et durable permettra d’offrir à ces jeunes une formation et un emploi qui leur permettra de s’insérer sur le marché du travail, tout en permettant à l’Afrique de réduire sa dépendance à l’extérieur pour se nourrir.
Akinwuni Adesina, président de la Banque africaine de développement, déclarait récemment : « c’est l’Afrique qui devrait nourrir le monde, et pas l’inverse ! ». C’est en effet un impératif pour notre continent, non seulement pour nos économies, mais pour lutter contre la précarité et la malnutrition de nos concitoyens.