La Task Force sur l’Afrique rurale plante les jalons de ses axes de travail
30 mai 2018L’intégration des femmes au secteur agricole
15 juin 2018M. Owona Kono, président d’Afruibana, et M. Kakou-Gervais, vice-président d’Afruibana, étaient à Bruxelles pour les Journées européennes du développement (JED) les 5 et 6 juin 2018. Cet événement, organisé chaque année par la Commission européenne, a réuni quelque 8 000 acteurs de la communauté du développement afin d’échanger idées et retours d’expériences.
Le thème de l’édition 2018 était « Les femmes et les filles à l’avant-garde du développement durable ». Parmi les nombreuses sessions organisées sur ce thème, le Groupe OCP a organisé une table ronde pour discuter de la manière dont l’innovation et l’agriculture durable sont des outils clés pour réduire les inégalités entre les sexes en Afrique. M. Owona a été convié, compte tenu de son expertise sur l’agriculture africaine, à prendre part à cette table ronde. À ses côtés, se trouvaient différents experts comme le Dr Agnes Atim Apea et Charlotte Libog.
Au cours de la session, M. Owona a centré son discours sur les politiques à mettre en place pour favoriser l’inclusion des femmes dans le secteur agricole et en particulier dans l’agro-industrie. Il considère en effet que si l’Afrique crée les conditions économiques suffisantes pour permettre aux agriculteurs – y compris les femmes – d’opérer en tant qu’entrepreneurs, l’Afrique pourra nourrir non seulement sa population, mais aussi le reste du monde.
Pour rappel, les femmes représentent plus de 50% des travailleurs du secteur agricole, et sont responsables d’environ 50% du travail dans les exploitations agricoles en Afrique subsaharienne. Selon différents rapports, elles produiraient même entre 60 et 80 % de l’alimentation du continent.
Malgré le travail abattu et le rôle important que jouent les agricultrices dans le secteur agricole en Afrique, elles possèdent toujours moins de droits et sont exposées à moins d’opportunités que les hommes. Une situation injuste, qui représente également un frein pour les économies du continent.
Au Zimbabwe, la recherche a montré que là où les hommes ont tendance à donner la priorité au maïs comme culture de rente, les femmes plantent une plus grande variété de cultures et les mettent sur le marché. De même, l’implication des femmes dans la sélection végétale au Rwanda et dans certaines parties de l’Afrique de l’Ouest a permi d’améliorer la diversité et la performance des variétés de haricots. Encourager les femmes à participer à l’agriculture en tant qu’entrepreneures, permet donc de stimuler l’économie agricole dans son ensemble.
Lors de la table ronde organisée par le groupe OCP, M. Owona Kono est revenu sur trois éléments clés, pour faire avancer cette transformation : la terre, l’éducation et les finances.
Opérant dans le secteur de la banane depuis de nombreuses années, M. Owona Kono a, enfin, cité plusieurs exemples d’initiatives prises pour assurer l’autonomisatin des femmes au Cameroun et en Côte d’Ivoire : formation, renforcement des capacités, mise à disposition de structures de garde d’enfants, gestion du temps de travail pour les travailleuses enceintes ou allaitantes, salaires compétitifs, égalité des chances de promotion et des salaires.