Les agriculteurs sont les entrepreneurs qui préparent l’Afrique de demain
29 septembre 2017M. D Loeillet (CIRAD) « L’UE a tout intérêt à continuer de soutenir la production des bananes ACP »
20 octobre 2017La demande mondiale de produits bio est en train d’exploser dans le monde. Voilà une opportunité que l’Afrique ne doit pas manquer ! Mais aujourd’hui l’Afrique est souvent considérée comme le « parent pauvre » de l’agriculture biologique. En effet, si l’Union européenne est le champion du bio avec 5,7% de ses superficies agricoles consacrées au bio, l’Afrique n’y consacre que 0,1%. Toutefois l’Afrique s’est attelée à rattraper son retard en s’investissant de plus en plus dans l’agriculture biologique depuis le début des années 2000.
Par exemple, l’Ouganda est en pointe dans le domaine du bio sur le continent africain. Le Mouvement national d’agriculture biologique d’Ouganda (Nogamu) compte ainsi plus de 189 000 agriculteurs certifiés et constate une hausse de ses ventes au niveau local, alors que ces produits sont généralement destinés à l’exportation.
Surtout, le développement du bio est une opportunité pour mettre en valeur des techniques ancestrales et des cultures locales. Ainsi au Congo, la « vague verte » remet au goût du jour l’usage traditionnel des légumineuses de couverture (comme le mucuna ou le pois d’angol). Elles permettent aux petits cultivateurs en zones rurales d’amender les sols, désherber, éloigner ou éliminer les insectes avec des méthodes naturelles. Les maraichers congolais sont également impliqués avec des formations sur des formules bio à adopter, notamment via le projet PAM-TAC-B (Projet d’appui au maraîchage, à la transformation agro-alimentaire et à la commercialisation des produits transformés à Brazzaville).
Afin de donner la prime au naturel d’origine local, le projet Knomana (Knowledge management on pesticides plants in Africa) vise à recenser les plantes naturellement pesticides d’ores et déjà utilisées en Afrique. Onze pays sont aujourd’hui concernés par ce projet : le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Gabon, Madagascar, le Mali, le Niger, la République Démocratique du Congo, le Sénégal et le Togo. L’objectif est ainsi de construire une base de données disponible pour les agriculteurs, les ONG, les chercheurs et ainsi permettre l’intensification d’une agriculture durable en Afrique.