Ghana : Banane – L’association des producteurs de bananes du Ghana intègre Afruibana
17 août 2018La blockchain pour révolutionner le cadastre africain ?
26 mars 2019Du 5 au 8 septembre se tenait l’African Green Revolution Forum 2018, avec pour thème « Lead. Mesure. Grow – enabling new pathways to turn smallholders into sustainable agribusiness ». Depuis plusieurs années, l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) attire en effet l’attention sur le sort des petits agriculteurs, qui représentent la très grande majorité du paysage rural africain. En effet, près de 80% des exploitations agricoles du continent font moins de deux hectares. Tout l’enjeu est donc de créer les conditions économiques et les bases d’une croissance durable avec un écosystème agricole intégrant ces petits producteurs dans la chaine de valeur.
Dans son rapport 2018 (« Catalyzing Governement Capacity to Drive Agricultural Transformation »), l’AGRA estime qu’au-delà des semences, de la météo et des sols, la clé pour une révolution agricole en Afrique est avant tout une question de volonté politique. Pour l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair, auteur de l’introduction de l’édition 2018, ce rapport est un véritable « manuel » à destination des gouvernements africains pour mettre en place la transformation agricole dont le continent a besoin.
Pour l’AGRA, l’histoire a montré que l’agriculture est à la fondation de toute transformation économique majeure. Les révolutions agricoles ont précédé les révolutions industrielles et ont ainsi mené le développement en Europe, aux Amériques et en Asie. Si différents facteurs sont à prendre en compte dans cette course au développement (progrès technique, renforcement des compétences, gains de productivité…), l’AGRA constate qu’à chaque fois, le facteur déterminant reste la volonté politique.
Les gouvernements africains devraient donc placer la transformation de leur agriculture au cœur de leur priorité. L’AGRA énumère donc une liste de sept recommandations pour les gouvernements africains afin d’exploiter le potentiel agricole africain :
- Faire connaître le potentiel agricole et exprimer une vision stratégique de son développement
- Concevoir l’agriculture comme une politique publique de long-terme
- Améliorer les synergies entre politiques agricoles et investissements privés
- Développer un climat des affaires favorable au secteur agricole
- Créer des agences indépendantes pour superviser et soutenir le développement agricole
- Inscrire les problématiques agricoles dans les défis plus larges du continent africain
- Rendre les gouvernements responsables politiquement sur leur engagement agricole
L’Afrique fait face à un défi démographique sans précédent dans l’histoire de l’humanité et le secteur agricole offre de nombreuses opportunités professionnelles compte tenu de son potentiel encore trop peu exploité. Alors que la main d’œuvre agricole est vieillissante, notre rôle est de convaincre nos jeunes que l’avenir de l’Afrique ne se joue pas qu’en villes mais également dans nos campagnes. Et pour cela, l’agriculture doit être la priorité des politiques publiques africaines.