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23 octobre 2017L’agriculture africaine face aux changements climatiques
20 novembre 2017- Octobre 31, 2017
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En 2016, l’Afrique a importé pour près de 35 milliards de dollars de denrées alimentaires. Alors que le montant est déjà impressionnant, la FAO souligne que les tendances indiquent que la facture va continuer à augmenter. D’après ses projections, les importations en denrées alimentaires par l’Afrique subsaharienne devraient grimper de 11% en 2017, soit atteindre les alentours des 41 milliards de dollars. Un comble quand on connait le potentiel agricole de l’Afrique ! Comme le déclarait récemment dans une interview le président de la Banque africaine de développement, « C’est l’Afrique qui devrait nourrir le monde, pas l’inverse ».
En effet, le potentiel agricole de l’Afrique est immense. L’Afrique possède près de 600 millions d’hectares de terres cultivables non-exploitées, ce qui représente près de 60% des terres arables disponibles dans le monde. La croissance démographique galopante que connait actuellement le continent africain oblige les Etats africains à investir dans l’agriculture et à profiter de cette manne des terres disponibles pour développer la production locale. L’agriculture et l’agro-industrie sont des piliers sur lesquels l’Afrique doit s’appuyer pour atteindre l’autosuffisance alimentaire.
Si le secteur agricole emploie près de 70% de la population active africaine et représente près de 25% du PIB, les rendements agricoles en Afrique restent inférieurs à ceux des autres régions en développement. La Banque africaine de développement met donc l’accent sur deux axes majeurs : l’amélioration de la productivité à travers une meilleure insertion des agriculteurs et des agro-industries dans des chaînes de valeurs, tout en mettant en place une agriculture durable pour répondre notamment au défi du changement climatique. D’autres axes d’amélioration sont également à investir, notamment celui la réduction des pertes agricoles post-récoltes, représentant jusqu’à 30% de la production totale.
Loin d’être accaparée par les multinationales de l’agro-industrie, l’Afrique reste un continent où les petits exploitants représentent la grande majorité des agriculteurs. Près de 80% des exploitations en Afrique occupent moins de deux hectares selon l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA). Le phénomène de « land-grabbing » est souvent amplifié à cause des immenses surfaces achetées par des multinationales ou des Etats. Ce phénomène n’est pas à sous-estimer, mais sa portée est à relativiser bien que qu’il entraîne parfois des tensions avec les populations locales. Tout l’enjeu est donc de créer des chaînes de valeurs permettant aux petits exploitants et aux entreprises de l’agro-industrie de créer un écosystème compétitif et durable, afin de poser les bases d’une croissance économique inclusive pour l’Afrique.