Une délégation d’Afruibana présente aux Journées européennes du développement (EDD)
21 juin 2019Quel avenir pour les relations Afrique-Europe ?
17 juillet 2019L’agriculture représente l’un des secteurs les plus directement menacés par le dérèglement climatique. Véritable vecteur de croissance pour les économies africaines, le secteur emploie 60 % de la population active et représente près de 25% du PIB du continent. 9 catastrophes naturelles sur 10 sont aujourd’hui liées au climat, et les catastrophes qui auront lieu au cours des 20 prochaines années devraient progresser en nombre et en intensité selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Les enjeux climatiques obligent à réfléchir sur les outils de prévention et de gestion des risques, notamment à l’assurance climatique. Contrairement à l’assurance agricole dite « classique » qui protège des dommages liés aux biens, l’assurance indicielle prend en compte les indices météorologiques, tels que la pluviométrie, la température, la sécheresse ou encore l’inondation.
Les dégâts naturels associés au changement climatique sont responsables d’une grande partie des dégâts sur les productions des petits exploitants agricoles en Afrique et l’assurance indicielle apparait comme un outil innovant permettant non seulement d’améliorer la résilience de ces exploitations mais aussi de les prémunir contre les dangers de production. En plus d’être une solution peu coûteuse, elle contribue à maintenir le revenu des agriculteurs en cas de catastrophes dues à des conditions climatiques critiques.
De nombreuses initiatives portent aujourd’hui leurs fruits comme ACRE Africa, un fournisseur de services d’assurance basé au Kenya et opérant en Afrique de l’Est. Ce système permet aux agriculteurs d’acheter un sac de semences et de contracter, dans le même temps, une prime d’assurance intégrée au prix du sac. Le sac contient un code à envoyer par SMS et en communiquant ce code, ils sont automatiquement géo-localisés et une couverture contre le risque de sécheresse est activée.
D’une manière générale, l’assureur établit le contrat en fonction de la probabilité de la catastrophe. L’indice doit être précisément identifié, objectif, mesurable et, éventuellement, en lien avec l’observation des événements passés pour garantir la confiance de la part des producteurs. Mais l’une des principales difficultés de l’assurance indicielle se trouve dans le « risque de base » pour l’assuré, c’est-à-dire l’écart entre les pertes réelles constatées sur le terrain et le dommage estimé dans le contrat. Si cette différence est trop importante, les agriculteurs ne bénéficieront pas des indemnisations. Il est donc primordial pour l’efficacité de l’assurance qu’elle puisse s’appuyer sur des données fiables et que les termes du contrat soient correctement définis entre les parties.
Il est clair que l’opportunité de ce service financier représente une avantageuse solution pour les petits producteurs mais la complexité de ce dispositif de gestion des risques peut engendrer le lancement sur le marché des produits d’assurance mal compris par les producteurs qui ne disposent pas, dans la plupart des cas, des connaissances financières nécessaires. Ainsi, l’efficacité des compagnies d’assurances, la sensibilisation des décideurs et l’éducation financière des agriculteurs africains seront essentielles pour garantir le développement de cet outil.