À Port-Au-Prince, la non-réponse de l’UE sur le mécanisme de stabilisation pour la banane
28 décembre 2017Le mot du Président
1 janvier 2018L’enjeu n’est pas nouveau. En 2011, la FAO et la Banque mondiale tiraient déjà la sonnette d’alarme dans un rapport intitulé « Aliments perdus : le cas des pertes de grains post-récolte en Afrique subsaharienne ». Les institutions internationales estimaient alors à environ 4 milliards de dollars par an les pertes après-récolte en Afrique subsaharienne. Or, la sous-directrice générale de la FAO de l’époque considérait que ces « denrées alimentaires perdues pourraient combler les besoins minimums annuels d’au moins 48 millions de personnes ».
Lors de la 7e édition du Forum pour la révolution verte en Afrique (AGRF), la table ronde consacrée à la « Gestion après récoltes et assurance de la quantité et de la qualité et des normes pour le marché » nous montrait que le problème est toujours d’actualité. À l’échelle mondiale, les pertes post-récoles pourraient nourrir 2,5 milliards de personnes selon Mamadou Biteye, directeur général de la Fondation Rockefeller Afrique. Loin d’être donc un problème uniquement africain, l’Afrique fait face néanmoins à d’importantes pertes. Dans une étude récente, la Banque mondiale et la FAO concluaient que sur l’ensemble du continent, les pertes après récolte de graines, de céréales, de racines et de tubercules, de fruits et légumes, de viande, de lait et de poisson se chiffraient à 48 milliards de dollars par an.
Alors que de nombreux Africains souffrent encore de la faim et que l’Afrique importe chaque année pour près de 35 milliards de dollars de denrées alimentaires, s’attaquer aux pertes post-récolte doit être une priorité pour les gouvernements et les producteurs. Le défi est ardu tant les pertes alimentaires (et les gaspillages) s’étalent tout au long de la chaîne de valeur. Les pertes se déroulent aussi bien lors d’activités techniques (récolte, stockage, procédés alimentaires) que lors d’activités commerciales (transport, distribution).