3 questions à… Willy Gabriel Mboukem, directeur de plantation chez Kenysson Diogo Vaz
10 juin 2019Une délégation d’Afruibana présente aux Journées européennes du développement (EDD)
21 juin 2019Si le fruit s’est dans un premier temps développé au Brésil, le cacao est aujourd’hui largement produit en Afrique, en Côte d’Ivoire et au Ghana qui sont respectivement les premier et deuxième producteurs mondiaux de cacao. Souvent qualifié d’or brun, le cacao représente 10% du PIB de la Côte d’Ivoire, et à peine moins pour son voisin ghanéen.
Représentant près de 65% de la production mondiale de cacao, les deux pays n’avaient néanmoins jamais réussi à s’entendre sur un prix commun jusqu’à ce mercredi 12 juin, où les deux pays ont décidé qu’ils ne vendraient pas leur cacao en dessous de 2 600 dollars la tonne lors de la commercialisation de la récolte 2020-2021.
La chute des cours depuis 2015-2016, la reprise en main du Conseil café cacao en Côte d’Ivoire, la grogne des producteurs ont poussé les deux pays à se rapprocher pour s’entendre sur un prix commun. L’objectif est qu’à partir d’octobre 2020, les planteurs bénéficient de 70% des 2 600 dollars demandés aux acheteurs. Cela reviendrait à payer les producteurs 1055 FCFA le kilo, contre seulement 750 FCFA aujourd’hui, quand ce prix minimum est respecté.
Pour le moment, les réactions sont plutôt positives. Même du côté de l’industrie du chocolat, plusieurs responsables s’accordent à dire que le prix au planteur n’est pas assez rémunérateur pour les producteurs et que le dynamisme du marché devrait pouvoir absorber cette hausse. Il s’agit maintenant de suivre dans les prochains mois si cela est juste un effet d’annonce ou si l’industrie chocolatière va jouer le jeu.
Dans une tribune publiée sur Jeune Afrique en 2017, Mehmet Issa N’Diaye estimait qu’il valait mieux pour les pays producteurs créer une De Beers du chocolat qu’une OPEP du cacao, rappelant que « la valeur du cacao ne vient pas tant du produit brut mais du chocolat, dont le marché pèse 10 fois plus. Ensuite, si le pétrole est le carburant du monde, le chocolat reste – comme diamant – un produit de luxe, consommé principalement en Europe et Amérique du Nord.